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Jacques Cartyeah
18 août 2013

This is the end.

http://www.youtube.com/watch?v=aGmAmJFUvzM

Autant tuer le suspens (qui venait quand même se prendre une trentaine de balles dans le ventre avec le titre de cet article), mon voyage au Québec touche à sa fin.

« Logique, t’avais un permis d’un an, tocard » entends-je déjà depuis mon pourtant lointain salon.

Oui, mais voilà. L’amateur de gastronomie fine et d’exploration musicale que je suis avait pris goût à la poutine et à Justin Bieber. J’avais décidé de me trouver un boulot pour rester, et j’avais trouvé. À peu près l’équivalent de ce que je faisais en France, avec de quoi bosser quelques semaines sur Vancouver, le pied.

Seulement, qui dit travail d’un immigré dit permis de travail, et dit formalités chiantes (la France n’est pas la seule). C’était à eux de commencer … Ils n’ont jamais commencé.

J’ai eu droit au début du mois d’août à un très joli revirement « Mais tu compreeeeends, on pensait pas qu’on aurait aussi peu de bouloooooot, ton profil nous intéressaiiiiiiiit, pourtaaaaaant… » (oui, avec un ton de pétasse, comme ça. J’exagère, certes, mais laissez-moi être aigri, je vous prie).

Dommage.

Mon séjour ici ne tenant plus qu’à un permis visiteur (mon précédent permis de travail avait expiré quelques temps après les dernières neiges. Fin mai. On est au Québec, je le rappelle) se terminant dans quelques jours, et mes finances fleurant plus la banqueroute que la biroute, j’ai rassemblé mes derniers roubles et ai pris un Montréal-Paris pour le 11 septembre (C’est même pas moins cher de ne pas être superstitieux. Mais je me raserai quand même le jour J, ‘ch Allah), et devrais être en train de préparer mon retour en France, viser où je vais atterrir, chercher du boulot...

Au lieu de ça, je bois du café torse nu sur ma terrasse en rédigeant ces quelques lignes, sortant tant bien que mal de ma torpeur dominicale.

Curiosité de la logique humaine.

Avant de partir, et histoire de compléter la page voyage de cette année, j’ai décidé de visiter l’est du Québec, la péninsule de la Gaspésie, en retournant faire un peu de wwoofing, durant les prochaines semaines. Ça permet de voyager à moindres frais, de s’occuper la tête et les mains, et de se mettre au vert, ça va être parfait.

Ce que sera la suite est un effrayant trou béant et un fantastique nouveau départ. C’est tout ce que j’en sais pour le moment. Si vous voulez m’accueillir sous votre toit, me voir me gratter le ventre en mangeant des chips devant la télé, le tout ponctué de crises de panique toutes les deux heures, je suis disponible à partir du 15 septembre (du 12 au 14, je vais poncer des meubles chez un pote à Compiègne).

Sans faire un bilan exhaustif de l’année, je crois que le contrat est rempli. Bières, déstabilisation psychologique, voyages, loose, winne, séparation, rigolades, solitude, relations sexuelles, mauvaise bouffe, bonne ambiance, angoisses, belle histoire sentimentale, fatigue, concerts, j’ai eu tout ce que je voulais et que je ne voulais pas.

Je quitte Montréal un peu à regret, car c’est une nouvelle page qui s’ouvrait, une vie un peu plus régulière dans un nouveau pays, avec de chouettes projets (j’étais censé partir en tournée en Pologne en 2014 avec un orchestre mexicain. Moi aussi, ça me fait rire), mais la perspective de revoir la famille (si, si, la famille), les anciens potes, les nouveaux potes, les anciens coins, les nouveaux coins me console largement. Je m’étais fixé un an, plus aurait été du bonus.

Tant pis, je poursuivrai mes objectifs en France, qui sera aussi ma prochaine destination de voyage (faut reconnaître que je n’en connais pas grand-chose).

Aux québécois qui me lisent, je vous remercie de votre accueil, de votre énergie, de votre positivisme. J’ai toujours la même passion pour votre pays (car oui, c’est sûr, vous constituez une nation, un pays), et il n’est franchement pas exclu qu’à l’image de votre Charlebois national, je revienne à Montréal. Vous avez constitué une belle page de mon existence, et je suis fier d’être venus voir à quoi vous ressembliez en vrai. C’est encore mieux que dans les sketchs de François Pérusse. Merci !!

Aux français que j’ai lâchement délaissés il y a maintenant 15 mois, je suis de retour du futur dans moins d’un mois. Et ça va chier, les copains. Je recherche un boulot, un apart, une copine, un groupe, un orchestre, du bon vin, du comté, de la bonne bouffe, et un sens à mon existence. Z’allez voir, on va bien se marrer.

 

Jack Cartyeah (ma mère a compris le jeu de mot il y a une semaine)

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Commentaires
Jacques Cartyeah
  • Après y avoir réfléchi pendant plusieurs années, me voilà rendu en terre québecoise pour de bon !! Lecteur, voici mon devoir de mémoire pour cette année à venir. Ou peut-être plus... "On va bien voir"
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