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Jacques Cartyeah

18 août 2013

This is the end.

http://www.youtube.com/watch?v=aGmAmJFUvzM

Autant tuer le suspens (qui venait quand même se prendre une trentaine de balles dans le ventre avec le titre de cet article), mon voyage au Québec touche à sa fin.

« Logique, t’avais un permis d’un an, tocard » entends-je déjà depuis mon pourtant lointain salon.

Oui, mais voilà. L’amateur de gastronomie fine et d’exploration musicale que je suis avait pris goût à la poutine et à Justin Bieber. J’avais décidé de me trouver un boulot pour rester, et j’avais trouvé. À peu près l’équivalent de ce que je faisais en France, avec de quoi bosser quelques semaines sur Vancouver, le pied.

Seulement, qui dit travail d’un immigré dit permis de travail, et dit formalités chiantes (la France n’est pas la seule). C’était à eux de commencer … Ils n’ont jamais commencé.

J’ai eu droit au début du mois d’août à un très joli revirement « Mais tu compreeeeends, on pensait pas qu’on aurait aussi peu de bouloooooot, ton profil nous intéressaiiiiiiiit, pourtaaaaaant… » (oui, avec un ton de pétasse, comme ça. J’exagère, certes, mais laissez-moi être aigri, je vous prie).

Dommage.

Mon séjour ici ne tenant plus qu’à un permis visiteur (mon précédent permis de travail avait expiré quelques temps après les dernières neiges. Fin mai. On est au Québec, je le rappelle) se terminant dans quelques jours, et mes finances fleurant plus la banqueroute que la biroute, j’ai rassemblé mes derniers roubles et ai pris un Montréal-Paris pour le 11 septembre (C’est même pas moins cher de ne pas être superstitieux. Mais je me raserai quand même le jour J, ‘ch Allah), et devrais être en train de préparer mon retour en France, viser où je vais atterrir, chercher du boulot...

Au lieu de ça, je bois du café torse nu sur ma terrasse en rédigeant ces quelques lignes, sortant tant bien que mal de ma torpeur dominicale.

Curiosité de la logique humaine.

Avant de partir, et histoire de compléter la page voyage de cette année, j’ai décidé de visiter l’est du Québec, la péninsule de la Gaspésie, en retournant faire un peu de wwoofing, durant les prochaines semaines. Ça permet de voyager à moindres frais, de s’occuper la tête et les mains, et de se mettre au vert, ça va être parfait.

Ce que sera la suite est un effrayant trou béant et un fantastique nouveau départ. C’est tout ce que j’en sais pour le moment. Si vous voulez m’accueillir sous votre toit, me voir me gratter le ventre en mangeant des chips devant la télé, le tout ponctué de crises de panique toutes les deux heures, je suis disponible à partir du 15 septembre (du 12 au 14, je vais poncer des meubles chez un pote à Compiègne).

Sans faire un bilan exhaustif de l’année, je crois que le contrat est rempli. Bières, déstabilisation psychologique, voyages, loose, winne, séparation, rigolades, solitude, relations sexuelles, mauvaise bouffe, bonne ambiance, angoisses, belle histoire sentimentale, fatigue, concerts, j’ai eu tout ce que je voulais et que je ne voulais pas.

Je quitte Montréal un peu à regret, car c’est une nouvelle page qui s’ouvrait, une vie un peu plus régulière dans un nouveau pays, avec de chouettes projets (j’étais censé partir en tournée en Pologne en 2014 avec un orchestre mexicain. Moi aussi, ça me fait rire), mais la perspective de revoir la famille (si, si, la famille), les anciens potes, les nouveaux potes, les anciens coins, les nouveaux coins me console largement. Je m’étais fixé un an, plus aurait été du bonus.

Tant pis, je poursuivrai mes objectifs en France, qui sera aussi ma prochaine destination de voyage (faut reconnaître que je n’en connais pas grand-chose).

Aux québécois qui me lisent, je vous remercie de votre accueil, de votre énergie, de votre positivisme. J’ai toujours la même passion pour votre pays (car oui, c’est sûr, vous constituez une nation, un pays), et il n’est franchement pas exclu qu’à l’image de votre Charlebois national, je revienne à Montréal. Vous avez constitué une belle page de mon existence, et je suis fier d’être venus voir à quoi vous ressembliez en vrai. C’est encore mieux que dans les sketchs de François Pérusse. Merci !!

Aux français que j’ai lâchement délaissés il y a maintenant 15 mois, je suis de retour du futur dans moins d’un mois. Et ça va chier, les copains. Je recherche un boulot, un apart, une copine, un groupe, un orchestre, du bon vin, du comté, de la bonne bouffe, et un sens à mon existence. Z’allez voir, on va bien se marrer.

 

Jack Cartyeah (ma mère a compris le jeu de mot il y a une semaine)

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18 août 2013

40 jours, 40 nuits

Nous y voilà.

 

J’étais venu à Montréal en mettant un grand soin à ne rien préparer. L’objectif de l’année était de se démerder, découvrir, rencontrer, boire, voyager à New York, boire (là-bas aussi), et j’avais un objectif très flou de terminer par un tour dans l’ouest du Keïneudah. Sans savoir avec qui, où, comment, dans quel sens, dans quel contexte.

 

Hé ben j’ai tout fait, didon.

 

Je ne vais pas m’amuser à remettre ici des photos que j’ai déjà mises sur S’book (ou peut-être d’autres, mais des drôles), mais plutôt condenser toutes les conneries faites durant ce voyage qui restera comme une belle borne.

 

Contrairement à ce qui a été annoncé lors de l’article précédent, nous avons eu droit à non pas 84, mais 87 heures de train. 84 heures réelles, mais auxquelles il faut ajouter le décalage horaire. Hé oui, les distances sont tellement grandes ici qu’on peut se prendre du décalage horaire en train ou en bus. Effarant.

 

Cette sensation de mobilité perpétuelle est incroyable. Les paysages défilent :

Toronto et les dizaines de milliards de lacs de l’Ontario (36 heures juste pour traverser cette province),

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les grandes plaines et champs de blés du Manitoba, 

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les silos à grain de la Saskatchewan,

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les collines et puits de pétrole de l’Alberta, 

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(oui, ça, c'est Winnipeg dans le Manitoba, mais j'ai pas pris de photos en Alberta, alors s'il vous plait, je vous en prie)

et les Rocheuses en Colombie Britannique.

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Difficile de ne pas terminer le voyage avec de la bave partout sur le menton, avouons-le.

 

On avouera quand même que la contemplation, ça va bien 5 minutes. Ainsi, les distractions étaient parfois moins éthérées, voire carrément plus basiques (hein Romain ?).

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Une arrivée dans un spot de couchsurfing improbable (9 colocataires, plus au moins 5 couchsurfers par soir, et pas un seul canadien dans le tas), et une crise cardiaque due à la fatigue plus tard, et nous avons arpenté Vancouver. Cité néo-hippie constituant un hymne à la nature, coincée qu’elle est entre le Pacifique (le Pacifique, bordel !!) et les premiers massifs des Rocheuses, Vancouver m’a plutôt plu, malgré ses grandes rues mornes à l’américaine. Malgré un coup de boule dans la rue (hé oui), l’ambiance y est détendue, souriante, accueillante 

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3 jours dans la ville, et 3 jours sur l’Île de Vancouver, immense île juste à l’ouest de la ville de Vancouver. Spots de surf sous la pluie, lacs, montagnes, microbrasseries (ne perdons pas le rythme), soirées avec des anglais et des allemands, un petit ours fumant sa clope sur le bord de la route, concert de country au milieu de nulle part. Le bordel.

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Le Canada Day (1ier juillet) a vu la séparation de notre bande. So long Souen (de retour vers la France) et Romain (qui descendait vers la côte ouest américaine), je les ai laissés pour prendre un bus (hopf, pas long, juste 12 heures) pour me rendre à Jasper, à la limite entre Alberta et Colombie Britannique.

 Jasper

(je maîtrise parfaitement les outils informatiques modernes, vous l’avez remarqué. Allez, un petit Pacman, et je continue. C’est quand même chic, l’internet…)

J’y ai retrouvé d’autres voyous de la bande montréalaise, bien décidés à arroser en règle mon passage dans la vingt-huitaine (et celui de la trente-et-unaine de Bertrand, groupons les festivités). Rando, camping en plein air, nature, dodo chez l’habitant avec une fuite dans son plancher, et restos cradingues.  Les petits plats dans les grands. Mais pas d’ours. A moitié rassurés, à moitié frustrés, à moitié impatients, à moitié déçus (ça fait beaucoup de moitié. Vous suivez, c’est bien).

 

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Mais trêve de balades nature, on n’était pas là pour équeuter les haricots non plus. C’est ainsi que, laissant Mathieu et Hanna se bobiner le cul dans les vallées chatoyantes de la région, nous avons dégainé notre plus beau sourire pour se faire prendre en stop vers notre lieu de wwoofing.

McBride, Colombie Britannique, 700 habitants, 1 liquor store, 26 tueurs en série, et à 40 bornes de tout ça, Kevin et Cherry, gentils ermites bipolaires et un peu cradingues, chez qui nous sommes restés un peu plus de 2 semaines.

Nos hôtes étaient à la tête d’une grande ferme paumée à côté de nulle part (oui, au milieu de nulle part, ça faisait encore trop proche de la civilisation), avec un grand terrain coincé entre les montagnes Caribous et les Rocheuses. Pas d’enfants, mais 3 chevaux, 3 ânes, 7 chiens, une dizaine de poules, 17 chats, et une quarantaine de chèvres angoras (true story), élevées pour leur laine. Une ferme, quoi, mais en sortant de Montréal, le décalage est palpable.

Contre quelques menus travaux, on a eu droit à de belles randos, une journée en canoë, et un ours noir sur la berge. Pas mal. Arnaud nous rejoint au bout d'une semaine, et ça a commencé à se gâter un peu (sans que ce soit sa faute), Kevin passant de 12 mots par jour à 5, et Cherry pleurant toutes les larmes de son corps à cause de la mort d'un de ses chats. Certes, c'est triste, mais et d'une, il avait 17 ans, et de deux, il lui en reste 16. À force d’engueulades entre eux, et de quelques détails d’hygiène (sans être trop regardants, l’épaisseur de crasse dans la cuisine, et les foies de vaches semés dans la pelouse pour nourrir toute la faune peuvent facilement émouvoir le citadin qui sommeille en vous), l’atmosphère s’est un peu alourdie vers la fin, mais de très bons souvenirs tout de même, à regarder le feu, se faire bouffer l'intégralité du corps par des moustiques, se doucher à l'eau froide, faire caca dans la nature ... La vie. 

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Puis Tramb est reparti vers son destin Yukonien, et Arnaud et moi avons parcouru 500 bornes en stop (majoritairement en van VW) pour rejoindre les nos belges de service (Mathieu et Hanna) à Banff. Re-rando, re-moustiques, re-fous rires, re-ours, puis re-câlins d'adieu.

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Ils sont tranquillement descendus vers Vancouver, et Arnaud et moi avons tenté notre chance de revenir à Mourial en stop. Ça s'est très bien passé sur 150 bornes, et ça s'est ensuite rapidement compliqué.

 

Sans insister sur les détails - un mec voulait nous charger dans la benne de son pick-up sur 500 kms (true story, 3e), on s'est fait insulter sur le bord de la route, raqueter par des chinois qui voulaient nous vendre une chambre de motel la peau du cul - résumons en disant qu'on a finalement jeté Boris Eltsine (l'éponge, en français dans le texte), et on s'est offert une nuit au Stampede de Medicine Hat, à savoir un festival de rodéo dans le trou du cul de l'Alberta.

 

Bienvenue dans le fin fond du Canada. Le lieu où il est possible de croiser des gamines de 12 avec une poitrine plus opulente que celle d’une femme au bout de 14 mois de grossesse, des mecs avec des bras 2 fois plus épais que mon torse, des chapeaux partout, et des mecs qui se font prendre en photo en train de simuler une copulation sur la piste de danse.

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On n'est pas fiers, mais ça représente plutôt pas mal l'ambiance. Primitif, bourrin. Ça change des hipsters de Montréal.

 

Le voyage s'est terminé sur 60 heures de bus pour rallier Montréal (3 400 kms, quand même). Long, lent, répétitif, atroce ... Mais on y est finalement arrivés.

 

Montréal nous avait attendus, un peu différente de l'état dans laquelle on l'avait laissée. Mais j'y reviendrai tout bientôt.

 

20 juin 2013

Soyons raisonnables, pétons les plombs

C’est la fin d’une époque.

“Time they are a changin’” a écrit il y a bien longtemps un certain Robert Allen Zimmerman, et cette ritournelle me semble diablement d’actualité ces jours-ci.

Toute la joyeuse bande que je cotoye ici est dans la même situation que moi, PVT désinvolte en surface et rongé de doute à l’intérieur. Toute ? Non, quelques courageux québécois et québécoises résistent à l’envahisseur français, et entrent dans la liste des personnes qui me sont devenues chères ici. Mais reconnaissons sans l’ombre d’une réserve que j’ai souscrit au cliché du français traînant avec des français, habitant dans les quartiers francophones, histoire de minimiser le déracinement loin de môman.

Bref, la plupart de mes dudes ici est confronté à la même chose que moi : le tour de carrousel est terminé, faudrait voir à descendre maintenant. Et rares sont ceux qui ont eu l’envie ou l’opportunité comme moi (c’est toujours un peu flou, il semblerait que je puisse bosser ici encore quelques temps, mais je préfère ne pas crier victoire sur tous les toits – bien que je crains que ce ne soit déjà fait – avant de tenir qqch de concret), ce qui fait que … tout le monde se barre.

Difficile hémorragie de ma sécurité affective, mais c’est la vie. Tout ce petit monde va s’en retourner à ses pénates respectifs (tiens, c’est masculin, pénates), avec la lourde tâche d’assumer la comparaison entre ce que promettait cette année, et ce qu’elle a réellement été.

Il fallait célébrer ça. Et disons que je vois mal comment j’aurais pu clore cette période avec plus de panache, vu le feu d’artifice qui s’annonce.

Nous sommes le 20 juin, il est 4h49 du matin, et je me force à ne pas m’endormir, bleu de peur de manquer mon bus qui partira dans 3 heures de Montréal, pour me déposer, après 8h30 de pénible cheminement à Toronto. C’est une première pour moi, déjà un événement en soi, mais de la pisse de moineau à côté de ce qui m’attend en fin de semaine.

Car c’est de Toronto que partira ce soir le train qui me mènera jusqu’à Vancouver. Cf. Illustration 1.

 Vancouver

84 heures de train, de jeudi soir 22h30 à … lundi matin 10h.

Ouais.

J’embarque dans mes valises (un énorme backpack jaune poussin, flanqué d’un deuxième sac à dos) deux gugusses de ma bande proche. Autant dire que les choses ne s’annoncent pas tristes.

Une semaine (en impro à peu près totale) plus tard, et nos trajectoires, si proches depuis ces derniers mois, partiront dans trois directions bien démarquées lors de la fête du Canada : Romain descend vers son eldorado côtier ouest américain, Souen repart en France, et je remonte dans un bus (petit saut de puce d’une douzaine d’heures) direction Jasper, en Alberta (la province juste à l’est de la Colombie Britannique, qui borde le Pacifique avec Vancouver comme principale ville), avec ses paysages relativement mornes et ennuyeux (Cf. illustration 2).

Jasper Park 

Le but du jeu est dans un premier temps de rejoindre 3 autres poteaux de la fameuse bande montréalaise, histoire de célébrer mes 28 ans dans la joie et l’allégria (http://www.youtube.com/watch?v=RnyhMaf__hE, un peu de pub pour un petit film – No – à voir, avec l’hideux Gael Garcia Bernal), ainsi que les 31 ans d’un autre. Une fois les festivités terminées, je pourrai passer à la partie wwoofing, système merveilleux proposant le gîte et le couvert contre quelques heures de bénévolat dans une ferme. Passer quelques temps dans une ferme au pied des Rocheuses, ou aller cueillir des cerises en Colombie Britannique, les choses ne sont pas encore actées, mais j’ai quelques dizaines de milliers de minutes de train devant moi pour me décider.

Les dés sont jetés, les billets sont pris, le vin est tiré, la veste est jetée (à Léa), on ne peut plus reculer. Ne reste plus qu’à prendre du plaisir, ouvrir grands les mirettes, et profiter, enregistrer, graver, engranger, retenir. Beau programme.

Qui sait ce dont la suite sera faite. Le plus important est que cette folie raisonnable va se faire.

Alors soyons désinvoltes, et n’ayons l’air de rien.

16 mai 2013

Latest news

Bien.

 

En 24 heures, j'ai appris deux décès proches de ma famille (rien qui ne me touche profondément, mais tout de même), un ami est devenu papa, on m'a appelé pour finaliser mon embauche dans un bureau d'études qui m'intéresse pas qu'un peu, une amie française s'est faite opérer du cerveau pour la deuxième fois en 4 ans, et je ne sais toujours pas si les emmerdes administratives m'empêcheront de rester ici comme je le veux.

 

Globalement, ça va (sans déconner), mais il fallait que je l'écrive, tout de même.

 

Délibération dans quelques jours.

27 avril 2013

Et maintenant ...

DO.

DODODODO.

DODODODO.

DODODODO, DO, DO.

DODODODO.

DODODODO.

DODODODODODODODODODO,

scandait Gilbert Bécaud (http://www.youtube.com/watch?v=p1H_dMrDUNo), quand il lui restait un peu de voltage dans la cage thoracique. Lui aussi se demandait ce qu’il allait bien pouvoir faire de ses 9 autres doigts (oui, il faut décompter celui qui nous colle le boléro de Ravel dans les tympans, nous assurant ainsi une belle puce d’oreille. Faites le test, vous le fredonnerez encore dans une demi-heure).

Si vous êtes suffisamment endurants pour vous être tapés toutes mes précédentes élucubrations, vous devez savoir que cette lancinante question est pas mal revenue cette année, ne trouvant une réponse que récemment.

Depuis mon retour ici-bô, j’ai ainsi pas mal turbiné pour trouver des gens comme moi, qui trouvent que c’est pas très gentil de tuer les phoques de la banquise, et que la mondialisation, y a des mauvais côtés. Pour parler sérieusement, j’arrose un peu tous les bureaux d’études en environnement de mon CV, et mon harcèlement de secrétaires (je vous en prie, enfin) commence à porter ses fruits, dirait-on. Entretiens au téléphone, en face-à-face, rappel pour discussions de salaires, ça se concrétise cette affaire.

Et c’est là que ça coince. Passons les détails administratifs dont tout le monde (même moi, alors que je ne devrais franchement pas) se tamponne, mais il va falloir passer par un permis de travail spécifique, bien moins souple et simple à réaliser que celui que j’ai actuellement. Et c’est bien le problème de la redescente sur Terre qui pique la gorge. Développons.

Le PVT (permis que je fais depuis maintenant onze mois. Hé oui, il ne m’en reste qu’un) constitue un sacré horizon lorsqu’on le prépare, et un bel espace de liberté lorsqu’on le vit. Tester des petits jobs, faire du bénévolat, quitter un boulot un jour, en retrouver deux la semaine suivante, en quitter trois, n’en retrouver aucun, rencontrer des gens, discuter, prévoir, annuler, tenter, boire jusqu’à plus soif, imaginer, planifier, parler sérieusement, tout oublier, garder la tête froide, galérer, douter, s’en balancer, se planter, voilà le quotidien d’un PVTiste. Alléchant, apeurant, attirant, navrant, peu importe, ça vaut le coup.

J’aimais le quotidien, la famille, les amis que j’avais en France, et je serai vraiment heureux de les retrouver à mon retour, mais, même si les sales moments ont fait partie des valises, je ne regrette pas une seconde d’être venu ici. La découverte de la culture, les rencontres, les moments, les émotions vécues ici sont maintenant une partie de ce que je suis, et j’en suis vraiment fier.

Seulement voilà, les bonnes choses ont une fin. Même si je crève d’envie de retrouver ceux et celles que j’ai laissés en France, j’ai du mal à quitter la Belle Province et ses belles promesses.

Arrivé ici sans connaître personne, j’ai réussi à me construire une vie qui, sans être viable au long terme (je bosse en pointillés, me lève certains jours à 5h, d’autres à 11, et suis maintenant composé de 26% de bières canadiennes), ressemble à un quotidien auquel j’aspirais, dans un certain sens, en arrivant ici. J’ai une belle bande d’affreux, une chouette colocation dans un quartier enviable, une activité musicale qui a rarement atteint ce niveau d’intensité, mes coins, bars, restos, salles de concerts … Pour résumer, c’est au moment où je n’ai plus peur d’être sur le cheval qu’il faut descendre du manège.

On en arrive à avoir un regard sur la conception élastique du temps. Cette année est passée à la vitesse de la lumière. J’ai l’impression d’être parti 15 jours. Sensation renforcée par le petit passage fait cet hiver en terres de Navarre et de France : en revoyant tout le monde, j’ai l’impression que rien n’a changé, que je suis juste sorti fumer une clope au Canada, et que je suis revenu. Bon, certes, quelques-uns en ont profité pour me faire (littéralement) des enfants dans le dos, et ce sans même le sacrement du mariage (la France part vraiment à vélo). De mon côté, sans être transfiguré, j’ai quand même pris un petit peu de plomb dans le crâne (certaines fins de soirées pourraient faire croire le contraire, mais bien peu peuvent témoigner) au passage.

Le plus difficile est de renoncer à la sécurité mentale et affective que j’ai mis du temps à trouver avec mon entourage actuel. L’Amérique, L’Amérique, je voulais l’avoir, et je l’ai eue. Montréal était un objectif depuis des années, et jusqu’à il y a quelques mois, je ne m’y sentais franchement pas à l’aise. Pas à ma place, traversé de doutes et de questionnements, paumé, ballotté, perdu dans la grande ville, complexé, seul. Seul. Mais la nouvelle année et ses résolutions ont porté leurs améliorations au quotidien, et je commence vraiment à m’épanouir ici.

Attention, Dieu me tripote, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. À aucun moment, je ne remets en cause le caractère temporaire de mon passage de ce côté-ci de la grande eau. Mes tripes, mon passé, ma famille, mes amis (anciens et actuels), ma vie sont en France. Je suis venu à Montréal pour découvrir quelque chose, voir si ces québécois étaient si bien qu’on le disait, et c’est faux : ils sont encore mieux. Mais j’ai toujours vu, et vois toujours ma venue ici comme une parenthèse.

Seulement voilà, quelques éléments tendent à agrandir cette petite bulle entamée il y a 335 jours et des poussières. Pour commencer, Montréal. Cette ville est fantastique. À mes yeux, en tout cas. Pas de centre typiquement historique, pas de Vieux Port pittoresque, mais une vie, une spontanéité à dérider le plus rabougri. Une activité culturelle démente. Des possibilités infinies. Un esprit léger, simple. Une ville immense, mais pas écrasante. Bouillante, mais pas étouffante. Grouillante, mais pas affolante.

Deuxièmement, cette fameuse relativité de la perception du temps. S’il est passé si vite jusqu’à présent, pourquoi ne pas rester plus, et profiter un peu plus ? Surtout, c’est la sensation de ne pas avoir vécu tout ce que j’avais à vivre ici qui me marque. Encore des concerts, encore des bières, encore des cinés gratuits, encore, encore, encore. J’ai mis des mois à bien me sentir dans mes pompes ici, ça donne le goût de rester encore un peu.

Plus prosaïquement, et plus tristement, je crois que le climat n’est pas propice à se trouver une place en France en ce moment. Là encore, Dieu m’écartèle (si possible sous anesthésie générale), je fais tous les efforts du monde pour ne pas tomber dans l’agaçant cliché du baveux sur la France (« plus rien à y faire », « ambiance de merde », « pays de merde », « j’y remets plus les pieds »). Les casse-pieds (et je suis poli) de ce genre sont malheureusement assez nombreux ici (mais heureusement, pas dans ma bande. C’est peut-être pour ça que c’est ma bande). Allergique à ce genre de suffisance rapide, je suis fier de venir de France, surtout quand je vois dans les yeux des québécois que je rencontre l’admiration pour le patrimoine culturel que nous avons autour de nous. Je suis convaincu qu’on peut s’en sortir chez nous, et que la France ne ressemble pas à ce pays d’homophobes, de xénophobes, et de paranoïaques qu’on peut voir à longueur d’articles de journaux et de sites internet ici.

Un petit merci au passage à messieurs et mesdames Depardieu, Copé, Barjot, Guéant, Guaino (je ne citerai volontairement pas le leader minimo, il n’était plus aux commandes lors de mon arrivée ici), Cahuzac, Nabilla, et autres richesses du patrimoine tricolore pour leur contribution au rayonnement de la France à l’international. Certains jours, observer la France de l’extérieur ne donne vraiment pas envie de revenir. Mais comme j’ai changé d’avis sur les Etats-Unis lors de mes passages par rapport à l’idée que je m’en faisais, j’évite de faire confiance à des écrans et des journaux pour porter un jugement péremptoire et définitif sur le pays qui reste le mien. Il n’empêche qu’on peut affirmer en toute objectivité que l’atmosphère actuelle n’est pas la meilleure, et je m’étonne moi-même devant tant d’ironie. Attendre que les choses se tassent me parait une option professionnellement raisonnable.

Le domaine professionnel est aussi une des raisons qui tendent à me faire rester. Parce que si vendre des bleuets, servir des homards, poncer des décors de théâtre, ponctionner des sous à des passants qui ne m'ont rien fait, apprendre à faire du ski à des enfants dépourvus du moindre sens de l’équilibre, et porter des caisses de courgettes (dans l’ordre) n’a rien d’infâmant, ça ne pèsera pas bien lourd le jour où je voudrai m’aligner sur un poste à un titre aussi pompeux que chargé de projets, hydrogéologue, ou je ne sais quel boulot à plusieurs syllabes impressionnantes, cachant en fait un gugusse étudiant de l’eau avec du caca dedans.

Bref, ce boisseau de raisons a fait que je pousse pour rester. Mais les choses ne sont pas toujours aussi simples qu’on le veut, et il se pourrait que mon réveil du début d’année soit un tantinet tardif pour déboucher sur quelque chose de concret. Passer les barrières administratives provinciales (du Québec), puis fédérales (Canada) ne se fait pas en un claquement de doigts, et en plus de prendre un ressortissant d’un autre pays, mon futur employeur devra composer quelques mois d’attente avant de profiter de mon permis de travail. Et surtout, rester encore quelques mois, voire un an, voire quelques années (on ne sait jamais) reste assez impressionnant. et pose la question de l'inception progressive de l'idée de rester ici définitivement. Rien de cet ordre pour l'instant, mais est-ce que décider de rentrer plus tard n'est pas une manière de reculer pour mieux sauter ? Et si je me trouve une belle Provinciale, hein, je fais quoi ? Hein ? 

« Arrête de chialer, lâche ton facebook et bouge-toi les fesses, car là où il y a une volonté, il y a un chemin » tonnait Lénine. Les choses me paraissent compliquées pour rester ici autant que je voudrais, mais pas impossible. Réponse à la sortie des entretiens d’embauche prochainement prévu.

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12 avril 2013

Le général hiver

Pas de blabla aujourd'hui.

Juste deux photos.

La première ne devrait pas être trop difficile à dater. C'était en 2012.

12 octobre

Et la seconde date de cet après-midi. Et ça tombe encore. (admirez au passage notre système de rangement des bières et des vélos).

12 avril

 

Nous sommes le 12 avril. Faites le compte.

 

L'hiver, au Québec, c'est 6 mois.

13 mars 2013

Live report 2 - Tame Impala @ Métropolis de Montréal - 11/03/2013

C’est une impression mitigée qui me traverse alors que je me fais fouiller allégrement le haut de l’arrière des cuisses (pour ne pas dire les fesses) par le service de sécurité du Métropolis en ce lundi soir qui sent décidément le printemps, à voir les tenues qui m’entourent.

Pour le côté agréable de la sensation, c’est pour Tame Impala que j’ai dépensé une vingtaine de tomates ce soir. LE groupe à suivre du moment. Un premier album en 2010 faisant naître des espoirs que le second, sorti lors des premières gelées de cet hiver, n’a pas confirmés, mais pulvérisés. Une critique unanime, emportant dans son enthousiasme jusqu’à votre serviteur, pourtant méfiant des battages médiatiques sur LENOUVEAUMEILLEURGROUPEDUMONDEASUIVREABSOLUMENTVOIRPAGE6 (reconnaissons qu’en suivant la presse spécialisée, il doit y avoir 454 groupes de ce genre chaque mois). Et le succès suit. À tel point que le groupe était initialement programmé dans une petite salle cradingue lors de son passage montréalais, mais devant la ruée vers les billets, les promoteurs de ces prodiges australiens ont réservé plus gros, plus large, plus grand, plus classe : le Métropolis et sa devanture scintillante à l’américaine.

Ce passage à un braquet supérieur n’a pas empêché le concert de se retrouver sold-out depuis bien longtemps. Ce qui nous mène au côté moins marrant de cette soirée : la salle est pleine, mais je suis amèrement seul pour profiter de ce concert pourtant annoncé comme inratable chez tous mes poteaux montréalais.

Ah bordel, que j’aime pas ça.

Faisant contre mauvaise fortune sale tronche, je m’apprête alors à me murer dans ma solitude looseuse, et me glisse dans la peau du chroniqueur besogneux, résigné à retransmettre la moindre miette d’émotion de ce concert, et fermant à regret les yeux sur les jeunes filles en fleur (pourtant en surnombre) aux alentours, resplendissantes de pouvoir abandonner leur énorme écharpe qui gratte et leur Canada Goose leur donnant une silhouette à la Christine Boutin (Seigneur, pardonne moi pour ce coup bas, admonesté à une de tes plus fidèles ouailles, poussant la sauvegarde du bon sang chrétien français jusqu’à s’être mariée à son propre cousin-germain. On lave difficilement plus son linge sale en famille. Mais fermons là la parenthèse boutinesque, tant je peine à trouver le rapport entre cette atterrante bigote puritaine et l’oz-psyché-rock indé). J’attire votre attention sur le fait que cette phrase fait 9 lignes.

Veste posée, bière commandée, première partie déjà sur scène, c’est parti pour un tour du public, parmi lequel on croise quelques sosies de nos kangourous bien-aimés, affublés d’imposantes tignasses ébouriffées et bouclonneuses, rappelant un peu les Wolfmother pour les plus sourcils fronçant d’entre eux. Mais comme on pouvait s’y attendre, la majorité du public me crie « Hipster power !!» de tous ses pulls à motifs énigmatiques, chemises à carreaux et lunettes pour joues. M’approchant par moments de cette mouvance pourtant parfois crispante, je n’ai rien pour, je n’ai rien contre. J’arrive même à trouver quelques charmes à une jolie demoiselle non loin du bar, jusqu’au moment où je réalise que son look est exactement le même que celui de ma mère dans les années 1984. Sur un relan d’Œdipe, je manque de renvoyer ma Rickard’s Red (sorte de pisse d’âne, mais plus moussue et surtout plus chère) sur son pantalon en velours mauve, et m’attache plutôt à ce qui se passe sur scène.

The Growl. Groupe à géométrie variable, parfois tous, parfois chanteur seul, parfois 3. Chouette formation bluesy, nous gratifiant notamment d’un John The Revelator (standard de Son House, repris par quelques dizaines de milliards de groupes par la suite. L’extrait ci-après a été choisi de manière totalement arbitraire : http://www.youtube.com/watch?v=PIFfZfoUEaM. Ça se passe à 3min25, mais ce qu’il y avant vaut aussi le détour), appuyé de deux batteries réglées au millimètre et d’un son cradingue sur lequel les Black Keys eux-mêmes n’auraient pas craché, tant il est possible de cracher sur un son.

Le boulot est fait, la salle est chaude, Tame Impala mais va pas tarder à arriver (c’est mon blog, je fais les vannes que je veux). On est au Canada, les timings (pardon, horaires, Canada français oblige) sont dûment respectés. 45 minutes de chauffe, puis une demi-heure de pause, durant laquelle l’odeur caractéristique de Montréal (un fantastique nuage de marijuana) nous embaume les narines, et dont profite le photographe de Nightlife pour shooter les meilleures moustaches et les plus jolis dos nus présents.

Pour ma part, je m’en vais rejoindre ma place de prédilection. Sur la dernière marche avant la fosse, à côté de la régie son. On y perd en mouvements de foule ce qu’on y gagne en vision de la scène. Pas avec les furieux des barrières, pas avec les pisse-froids des gradins, pas avec les alcoolos du fond du bar, un juste milieu. De plus, prendre des notes sur la setlist me parait peu compatible avec l’ambiance de la fosse qui promet d’être assez chaude, si j’en juge par l’impatience de la foule. Serais-je en train de mûrir, voire vieillir ?? C’est la question qui agite mes synapses alors que nos chéris chevelus arrivent sur scène.

Solitude is bliss ouvre les hostilités. Carré, psychédélique, vaporeux, et sacrément bien foutu, comme sur l’album. Tame Impala nous plonge directement dans son univers psychénervé, avec ses nappes de synthé et ses guitares au flanger caractéristique. La foule est heureuse de voir ses idoles, et salue leur arrivée de furieux sauts d’emblée. Tame Impala, ça bouge, qu’on se le dise !!

Un petit bonjour timide, et c’est Lonerism, l’album défendu ce soir, qui prend la suite. Apocalypse dream, et la paire Be above it / Endors-toi ouvrant l’album nous confirment que le moment est spécial. La maîtrise est incontestablement là, la fureur et la passion aussi. Parker nous berce de sa voix gentiment nasillarde et parfois touchante de naïveté dans les aigus, les balances sont un bonheur.

Il suffit de fermer les yeux pour s’abandonner totalement et se retrouver loin de la froidure de Montréal, quelque part dans le bush des antipodes. Bon, je garde les miens bien ouverts pour garder une trace de la setlist, et aussi pour profiter du visuel de la soirée, en l’occurrence un oscilloscope dont le signal est directement retransmis à la guitare du leader aux boucles raides. Amusant, une touche de plus dans le psychédélique, jusqu’à la couleur verdâtre.

Passé l’enthousiasme de l’arrivée, et le bonheur d’entendre ces thèmes si bien ciselés, le seul reproche qui puisse être formulé serait que le concert ressemble pour l’instant à une resucée de l’album. Nos oz-boys semblent le comprendre et s’autorisent une refonte de la fin d’Endors-toi, allant chercher des accents délicieusement noise, limite dub. Maîtrise, créativité, puissance, audace, fièvre, tout est là. Le résultat n’est pas à la hauteur de l’attente, il est au-delà. Grande classe.

Le groupe enchaine les titres sans temps mort, chauffant la foule à blanc avec l’hymne Elephants (pépite d’alliance de puissance et de groove). Après un petit morceau de bravoure de batterie, Parker s’autorise une virée solitaire nébuleuse, tenant le public et son propre groupe en haleine. Un sonore « YEAH » plus tard, le groupe parachève l’œuvre en beauté. L’énergie dégagée par ce titre fait sortir Parker de sa réserve, laissant échapper un spontané « PUTAIN ! », accueilli comme il se doit par la frange francophone du public.

Comme surpris par ce débordement, le leader prend quelques temps pour reprendre ses esprits et faire joujou avec sa guitare-oscilloscope, s’amusant des arabesques fluos provoquées sur l’écran par la construction de ses accords. Un large sourire se dessine sur les visages lorsqu’on comprend qu’à cet instant, la salle est juste éclairée par le son de la 6 cordes de Parker. Un autre instant magique, que le maître de cérémonie s’applique à étirer, frôlant la rencontre du 3e type, autant sur le plan visuel que sonore.

Le groupe semble aimer ce genre de jouets, puisque le batteur voit le son de ses toms reliés au clavier. Un coup de batterie = un accord de clavier. Belle idée. Quelques roulements-Roland plus tard, on a droit à un redoutable enchaînement, toujours issu de la dernière galette des loulous : Feels like it only goes backwards / Keep on lyin’ / Mind Mischief (mon petit péché mignon, à tel point que l’arrivée du riff m’arrache un cri du cœur de jouissance).

Le doux hochement de tête qui a pris possession de la salle entière constitue l’ultime preuve de la qualité des thèmes présentés ce soir. Ces bonshommes-là ont le sens du groove ou je ne m’y connais plus. La sauce prend tellement bien que je ne m’aperçois que bien tard du déhanché de la petite brunette à mes côtés. Diable que cette soirée me plait.

Mais les meilleures choses ont une fin, et alors que joliebrunette embrasse son homme (‘foiré), les surdoués de l’autre bout du monde nous annoncent leur dernier titre, récompensant notre ardeur par une outro étirée à l’extrême, et un rappel assuré par une dernière dose de Lonerism, Nothing That Has Happened So Far Has Been Anything We Could Control (pas facile à écrire dans le noir, le titre là).

Cette fois, c’est bien fini. Tame Impala vide la scène, visiblement ravis de l’accueil et de leur prestation. La foule accepte la séparation en criant sa reconnaissance, sourires béats aux lèvres.

Le seul bémol qu’on pourrait apporter à ce tableau idyllique serait une trop grande proximité de la formule live avec l’album, reproche largement compensé par la qualité initiale des compositions, et la fraîcheur du groupe. Donner un concert d’une centaine de minutes d’une telle intensité avec juste deux albums au compteur, chapeau bas.

Si on veut pousser le côté geignard jusqu’au bout, le côté statique du groupe peut rebuter certains, mais Tame Impala est définitivement un groupe qui s’écoute bien plus qu’il se regarde. Point barre. « Ben vrai, ça » pourrait tonner Ray Charles, si ça ne faisait pas déjà quelques années qu’il n’a plus mal aux dents.

Pour ma part, j’enfourche mon vélo les yeux pétillants, les oreilles repues jusqu’à l’orgasme, et avec aux tripes la délicieuse sensation d’avoir eu la chance d’avoir vus les it boys du moment, et de futurs très grands.

22 février 2013

Monsieur le Prébilan, c'est l'heure du sident - Part.5 - Fin 2012

Après cette avalanche de visiteurs, vadrouilles, visites, « Le but de mon voyage ?? On verra ça plus tard, en attendant, repasse moi donc une bière », il était temps de passer à une phase plus raisonnable, structurée, normale en somme, pour coller aux courants politiques français, et à la réalité de mon budget, qui s’était tout de même pris une belle calotte (mais je plaide coupable. Et je suis loin de manger des pâtes. Enfin, si je mange des pâtes, mais j’en mangeais déjà avant).

Le début de l’époque du questionnement pouvait donc commencer. Questionnement de riche, mais tout de même. Quelle direction prendre ?

Musique ?

Petits boulots improbables ?

Boulot constructif dans l’environnement ?

Tenter totalement autre chose ?

Rester au Québec ?

Voyager seul au Canada ?

Rester au fond de son lit, transi de trouille de tenter quelque chose à l’idée de l’éventualité de le rater, et ainsi passer à côté de tous les plans précédemment envisagés ?

 

En tant qu’adulte raisonnable, suffisamment mûr pour entreprendre un long voyage dans un pays lointain, j’ai bien évidemment choisi …  la dernière option.

Période assez désagréable, avec la sensation de beaucoup de portes ouvertes, et aucun pied pour les pousser.

J’ai tout de même connu de bons moments durant cette période, comme la victoire du concours de déguisement d’Halloween du meilleur de bar de Montréal (voire du monde entier, avec toute la mesure dont je suis capable), j’ai nommé la Roquette. Signalons que j’avais quand même mis les petits plats dans les grands.

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Ou l’expérience de bosser pour la Croix Rouge. J’ai beaucoup appris et reçu de ce boulot, que ce soit au niveau de la connaissance de mes limites, de la rencontre de nouveaux amis, voire plus si affinités … Ou plus prosaïquement, de quoi renflouer les caisses.

Ou encore la possibilité de se barrer à Boston avec de parfaits inconnus le temps d’un weekend. 5h de route, sans compter le temps de se planter de quartier à cause du GPS, et c’était parti pour la découverte d’une ville étonnamment charmante et au patrimoine historique inattendu.

Ou enfin me peler (et c’est rien de le dire) au-dessus du Mont Royal le 1ier janvier au matin avec une belle inconnue elle aussi amatrice de nouvel an improbables. 1h30 de marche par- 20 degrés sans gants et sans bonnets, à ne pas refaire, ma maman m’aurait grondé.

Il n’empêche. Le contrat avec la Croix Rouge s’est vite terminé, laissant revenir plus forte les questions et inquiétudes qu’il avait provisoirement éloignées.

Fort d’une belle bande de potes autour de moi, désormais soudée par les points communs découverts, et les souvenirs en commun (dont le scandale du déguisement de pirate, que je n’oublierai jamais, bande de saligauds), j’ai réussi à prendre les décisions qui étaient bonnes pour moi.

Changer de coloc, histoire d’oublier le total manque de communication dans lequel j’étais progressivement tombé, et changer de coin, de quartier, de têtes, de meubles, d’air.

Rester !! Le Québec était mon objectif premier, autant s’y tenir. La passion que j’ai pour ce pays (oui, c’est un pays) ne s’est pas éteinte, bien au contraire, et il y a encore beaucoup à découvrir, par rapport aux sauts de puces que j’ai déjà effectués.

Qui dit rester, dit besoin de sous. Qui de besoin de sous, dit travail. Qui dit travail dit autorisation de travailler. Qui dit  autorisation de travailler dit autre permis de travail à la fin du mien, qui échoit fin mai. Mais impossible de le renouveler, lui et sa belle liberté d’actions (ou d’inactions, ça dépend de l’humeur). Fini le champ des possibles quasi infini, obligation de se tenir à ce qu’on sait déjà faire. Je crois que c’est mieux pour moi, de toute façon. Conséquence de cette chaîne de déductions : trouver un boulot dans l’environnement, et fissa, les places sont chères. Retroussons-nous les manches.

Prendre le mois de janvier de réflexion et de recherche de boulot. Aaahhh, voilà enfin quelque chose qui n’était absolument pas une bonne idée !! En dehors de me laisser libre de passer des heures et des heures avec une jolie française friande de cinéma, de Desproges et de papouilles (ce n’était pas tout à fait une mauvaise idée non plus), cette parenthèse a surtout eu pour effet de provoquer une auto-analyse permanente menant à une paralysie totale, doublée du retour de ma vieille ex la procrastination. Catastrophe organisationnelle, ce mois m’aura au moins servi à me donner une motivation à ne plus jamais recommencer. Bon courage les chômeurs, votre quotidien n’est vraiment pas chouette.

Repasser par la France histoire de faire une petite tournée de bisous, si je reste 18 mois de plus (limite du permis que j’envisage). Rassurer maman, boire des bières, voir les évolutions, montrer les évolutions, dormir n’importe où. La vie. Ça ne fera pas de mal. Ça n’a pas fait de mal.

Voilà où j’en suis aujourd’hui. Après avoir admiré le crépuscule aux côtés d’une bonne sœur dans le TGV qui me ramène vers Paris, je m’envole demain vers mes terres pas du tout natales. Rassasié de bières alsaciennes et de fromages francs-comtois, de câlins, de souvenirs remémorés, et de « bonne chance pour la suite ». Un retour aux racines pour  mieux repartir. Je me sens un peu plus déterminé et plus serein pour me tenir à l’objectif fixé. Les idées plus claires, l’esprit plus léger.

À moi de jouer maintenant. Fini les conneries, place au sérieux.

20 février 2013

Monsieur le Prébilan, c'est l'heure du sident - Part.4 - Septembre 2012

Septembre, les grandes manoeuvres.

J'ai eu, pour mon plus grand bonheur, des visiteurs en continu de début septembre à la mi-octobre. Visites dans tous les sens, et forcément photos à la pelle.

Premiers de cordée, Gaëtan et Amélie. Gaëtan et moi partageons cette passion pour le Québec, et ça me paraissait évident qu'il vienne voir à quoi ressemble la Belle Province, et entendre de vive oreille l'accent qui est notre principal mode de communication depuis la fac.

Je travaillais encore lors de leur arrivée, et les ai donc laissé découvrir Montréal de leur côté, les derniers festivals de l'été. et les premières couleurs de l'automne. 

"Oh, c'est mignon, regarde les 2 écureuils, là-bas, ils jouent"

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"Euh ... On change de parc ??"

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Puis, décollage rapide pour Québec. Alors que je conduis la voiture (d'une taille raisonnable, cette fois), Gaëtan s'essaie à l'exercice des photos depuis la fenêtre du passager. Technique bien connue pour ses résultats d'une efficacité redoutable.

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Commençant à être familier des lieux, je les traîne aux chutes de Montmorency, avec à la clé, des photos avec des poses totalement naturelles.

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Bonus : la nuit tombe plus vite qu'en juin, et nous pouvons voir les chutes alors qu'elles sont éclairées.

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Nous tirons ensuite vers le nord, mais en passant par la réserve faunistique des Laurentides, route qui nous emmène vers Chicoutimi. Peu de faunes apercue sur le bord du chemin, hormis une espèce de suricate assez peu commune.

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Une fois Chicoutimi passée (les intérêts de cette ville se comptant sur les doigts de la main d'une femme tronc), je continue d'exploiter les promenades qui marchent, à savoir le fjord du Saguenay, et ses gorges d'une profondeur à la limite de la décadence.

Amusons-nous : c'est le moment de notre jeu "trouve le pylône". Solution au dos de la boîte de céréales.

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Chute ?? Vomi ?? Non, juste un photographe très consciencieux de la qualité de ses photos. Et très incompétent : j'ai raté la photo.

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En arrivant à l'estuaire du Saguenay, nous mettons en place une expédition baleines en kayak, poussant l'audace jusqu'à embarquer les appareils photos avec nous.

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Mais rien à se mettre sous la dent, malgré deux heures d'âpre lutte contre le vent. Qu'à cela ne tienne, nous décidons d'employer les grands moyens :

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Nous décollons à bord d'un petit coucou, histoire de survoler le fjord du Saguenay, avec en récompense quelques photos donnant dans le pas dégueulasse.

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Histoire de nous consoler de nous avoir snobé lors de notre tour en kayak, un groupe de bélugas fainéants se laisse photographier lors de sa sieste dans l'embouchure du Saguenay. Ce sont les petits points blancs sur les photos (C'est un peu plus impressionnant en vrai, là, le rendu fait tout de même plus grain de poussière sur la vitre).

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Magnifiques moments, de quoi rester sur le :

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Alors que mes tourtereaux profitent des charmes de la ville de Québec, je redescends sur Montréal en covoiturage foireux (3 conducteurs différents en 10 km) pour accueillir Jo, qui lui aussi a décidé de venir faire un stage de gastronomie minceur avec nos poutines.

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Les derniers jours de Gaëtan et Amélie et les premiers de Jo sont mis à profit pour aller jeter un oeil à l'exposition des lumières japonaises au Jardin Botanique. La visite commence par un tour classique du jardin, dans sa partie asiatique.

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Joli jardin, avec une rencontre impromptue ...

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Puis passage à l'insectarium :

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Je pense que cette photo a été prise devant la tarentule de 63,80 m d'envergure. J'A-DO-RE ces bestioles.

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La nuit tombant, nous ressortons pour profiter pleinement de l'expo des lumières.

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Même si nous paraissons dubitatifs, l'expo nous a bien plu, rassurez-vous.

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Puis Gaëtan et Amélie repartent, laissant le ciel de Montréal et le pont Jacques Cartyeah tout tristes.

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Juste avant de lever l'ancre pour New York, nous repassons par le piano du concert de Patrick Watson d'il y a 3 semaines. Un petit malin en profite pour claquer une petite performance (10 h de piano de suite, il faut le faire. Même si un certain Gonzales a fait bien mieux. Ou bien pire, c'est selon : http://www.ledevoir.com/culture/musique/251027/27-heures-de-piano-solo).

Nous profitons des 10 dernières minutes de musique, et des quelques minutes d'ovation qui saluent l'exploit de ce doux dingue, avant de nous diriger vers la gare d'autocar de Montréal.

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Direction les bus Greyhound, et leurs 8 h de route vers la Grosse Pomme. Départ à 23h, passage par les douanes à minuit (auprès du seul douanier américain aimable, et capable de traits d'humour), puis arrivée là-bas à 7h30, en pleine forme.

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On décolle, et on ouvre les mirettes en grand, pour commencer par halluciner sur les grafs de la ville. Il y a de quoi faire, du plus humoristique au plus impressionnant, avec le site de 5 pointz.

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Profitant de la variété de la culture disponible à New York, nous passons d'une ambiance à une autre, nous jetant sur des billets pas cher pour aller voir une légende du jazz dans son club : Charles Mingus, dans son Blue Smoke, avec son resto à l'étage et son club en sous-sol.  

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Après nous être sustentés (comme dirait mon oncle) de délicieux et diététiques travers de porc, nous passons dans le club , où nous comprenons alors l'accessibilité des billets : Charles Mingus est mort depuis 34 ans. Ne reste "que" son big band, époustouflant de talent, d'assurance et de complicité (notamment entre le pianiste à moitié fou et le batteur en survêtement). Un cocktail, une heure de jazz et de solos hallucinants. La classe.

Un petit coucou à l'Empire State Building en sortant, et nous regagnons notre tanière (un YMCA à Harlem ce soir là. Nous en avons changé tous les soirs).

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La visite d'une ville aussi incroyable passe forcément par une musculation des mollets et de la nuque. Nous entrons donc dans notre peau de bons gros touristes, avec appareils photos, lunettes de soleil et plan de la ville entre les mains (sans aller jusqu'au combo short-sandales-chaussettes, nous ne sommes pas bavarois non plus).

Petit tour des pittoresqueries (c'est mon blog, j'écris ce que je veux) entrevues :

Un groupe de rock nous ramenant dans le droit chemin :

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 Une usine désaffectée avec Manhattan en fond :

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Les animateurs des concerts des Stones de la fin des années 1960 :

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Un petit square coquet, qu'ils appellent Central Park :

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Des soldes sur le World Trade Center : pour deux tours détruites, une de reconstruite.

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Un passage par Wall Street, où le mouvement Occupy fêtait son anniversaire. Chacun à sa façon.

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Une série "yé souis oune artisté, tou po pas comprendre, tou y trop mécréant pour comprendre ma mouvance"

 

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Avant notre deuxième nuit, nous tombons sur Time Square. Le temple de l'économie d'énergie.

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L'endroit où, à minuit, il n'y a pas d'ombre, tant les sources lumineuses sont nombreuses.

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Bon, là, OK, on a un peu forcé le trait.

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Même la police a son local à Time Square, un rien clinquant pour coller à l'atmosphère ambiante. Je m'accorde un petit "New York City cops", de circonstance.

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Au milieu de cette ambiance électrique, certains prennent le temps de pousser le bois ou de se déguiser en batman pour se faire casser la gueule par des touristes.

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La rétine cramoisie, une nuit de repos s'impose avant la visite des plus gros musées du monde : le Metropolitan Museum (musée "général") et le MoMA (musée d'art moderne).

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On y trouve absolument de tout : des masques à l'effigie d'Alexandre le Grand,

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Des masques étrusques, qui doivent bien aider à endormir les enfants,

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Des peintures de Dali,

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Des sculptures de chat en fer forgé, finition simili-papier maché,

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Oui, c'est bien un Dyson,

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Des oeuvres d'art pour la promotion de la détection du cancer de la prostate,

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Des instruments pour des musiciens avec plus que 2 bras,

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Des sculptures contemporaines avec des reflets français,

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 Des photos d'Ai Weiwei, dissident chinois, qui vont avoir une influence sur nos photos à venir ...

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Et, devant le musée, mon seul souvenir ramené de là-bas.

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Le cerveau au bord de l'implosion, nous sortons quelques heures plus tard, après s'être bien culturés. Il était temps de passer une nuit en couchsurfing, dans un modeste appartement, tenu par un ancien trader.

'fin, modeste...

Un penthouse, avec vue sur le sud, l'ouest et le nord de Manhattan, à 150 m de l'Empire State Building.

Ha

llu

ci

na

tion

.

.

.

 

C'est peu dire que nous avons bombardé son appart de photos. De jour :

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Attention, si vous avez le vertige, il ne fallait pas regarder cette photo. 41 étages. De quoi glisser un oeil indiscret sur ce qui se passe sur les toits environnants.

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Avec sa modeste collection d'insectes et de coléoptères :

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Et un petit coucou pour la tarentule :

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Petite vue vers le Nord :

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Petite vue vers le sud :

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Une machine infernale, produisant de drôles de sons :

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Puis, nous passons sur le toit de l'immeuble, juste au-dessus de son appartement. Le temps de saluer l'Empire State Building, 

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Et il est temps de repartir à nos visites. Nous repassons le soir pour immortaliser le crépuscule :

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Toujours dans la veine Ai Weiwei ... La classe.

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Puis la nuit tombe. Avant de nous coucher (difficile de fermer les yeux, bizzarement), nous ressortons les appareils :

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Et nous levons vers 5h pour saluer le lever de l'astre du jour comme il se doit :

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 Joe (notre hôte)repartant le jour même, nous nous remettons de nos émotions dans un breakfast à deux pas de chez lui.

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Avant de partir voir la Statue de la Liberté. A la mode chinoise, toujours.

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Le bateau nous y menant tanguant un petit peu, les brunchs un brin lourds à digérer passent près du renvoi ...

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"C'est oune photo qué j'ai voulu la prendre pour la symbolique dé l'enférmément dou symbole dé la liberté, tu vois ..."

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Une petite moquerie des touristes se faisant photographier dans une seule et même pose imposée (on se croirait à Pise), un passage par Ellis Island, et c'est plié.

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Au retour, un passage par la modeste façade de Wall Street, et il est déjà temps de plier bagages.

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Nous quittons donc New York, avec le souvenir d'une ville incroyable, épuisante, époustouflante, et surtout, capitale du bon goût.

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Le retour vers la Belle Province s'effectue dans le même bus qu'à l'aller, toujours de nuit ... Et donc toujours le même réveil pour le plein du bus et la pause du chauffeur en plein milieu de la nuit, et le même passage par les douanes, frais et dispo.

Arrivés à Montréal au petit matin, nous enchaînons sur une petite sieste (9h - 16h30), avant de fêter la fin du séjour de Jo par des concerts mémorables (Gonzales pour le positif, Unknown Mortal Orchestra et Canada number 1 pour le négatif).

Jo repart le 25 ... et Mamie Moustache et Papi Nénette (il est possible que ça soit le contraire) débarquent le 26. Pas le temps de niaiser, comme dirait l'autre.

Comme je commence à en avoir l'habitude, je laisse mes nouveaux arrivants découvrir Montréal de leur côté alors que j'ai repris le boulot. Redécouvrir serait théoriquement plus justes, mais les souvenirs de leur dernier séjour canadien peuvent être légèrement émoussés par les 34 années qui nous en séparent.

Puis c'est parti pour le désormais traditionnel tour en région. On commence par Mont Tremblant, à 1h30 au nord de Montréal, avec son village Disney.

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Et ses couleurs chatoyantes et mordorées de l'automne naissant, magnifiant la photogénie du père Ougier.

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Petit aparté pour nos amis lecteurs géologues : je l'ai retrouvé, ce filon, je l'ai retrouvé ...

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Et quand on parle de festival de couleurs, il ne s'agit pas de paroles en l'air. Tu peux t'amuser aussi à trouver Charlie sur cette photo.

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Le temps de revenir à Montréal pour un petit concert m'ayant plutôt plu (Jack White, à lire plus bas), et nous repartons le lendemain vers le Nord-Est. On s'attarde surtout sur Québec, et ses chutes, dont la hauteur fout les jetons à ma mère.

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Puis nous profitons du soleil éclatant pour voir Québec depuis la rive sud, avec ses charmants messages laissés à l'attention des badauds qui passent par là.

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Halloween se pointe, et les parcs de la ville se mettent à la page. L'humour des citoyens aussi.

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 Une visite du parlement de Québec, quelques tours par ci, par là, et surtout du temps en famille. Ça fait du bien.

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Une dernière pose naturelle devant les hortensias de mon jardin, et voici mes derniers visiteurs qui regagnent la terre de Clovis et de Jeanne d'Arc.

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Je suis sur les genoux, mais ravi de tout ce que j'ai pu vivre avec mes différents visiteurs. Une autre période s'ouvre alors, faite de tâtonnements, de découvertes, de ratages, de rencontres ... Différente. A suivre.

Et bravo d'être arrivé à la fin de cet article scandaleusement trop long.

29 janvier 2013

Monsieur le Prébilan, c'est l'heure du sident - Part.3 - Août 2012

Les mois s'enchainent, les visiteurs aussi, et les deux ne se ressemblent pas. Louise, copine d'orchestre, m'a ramené sa copine Marie, qui nous a ramené ses copines belges Laura et Céline.

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Un peu de sorties et de balades pour les filles le jour, entre repos sur le Mont Royal, visite du cimetière du même Mont Royal (où, vu la promiscuité, il vaut mieux s'entendre avec ses voisins. Très peu de plaintes jusqu'à date, cependant), et autres passages devant l'hôtel de ville illuminé le soir ou devant le Jardin Botanique, où l'exposition sur les lumières japonaises se prépare (ce qui a l'air de plaire à Marie).

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L'occasion aussi pour moi de se faire des bouffes en étant plutôt bien entouré, ma foi.

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Mais le principal des événements pour moi, boulot oblige se passait le soir. Donc dans les bars. Donc avec de la bière. Que ce soit pour simuler un groupe de thérapie contre la constipation :

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Ou pour ouvrir les yeux ensemble sur la beauté du monde environnant :

 

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Et qui dit présence de jeunes filles, dit présence de mon poteau Romain, compagnon de mes virées depuis le tout début.

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De toutes les virées, hein. Coquin, va.

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Bref, de jolis moments, légers, agréables, frais. Avec de la musique douce, et des coupes de cheveux à la mode.

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Mais les bonnes choses ont une fin, et tout ce petit monde regagne progressivement ses pénates respectives.

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À la date du 22 août, ne restait plus que Louise pour prendre part à la désormais traditionnelle manifestation du 22 de chaque mois, mouvement entamé en février pour protester toujours contre la hausse des frais universitaires, et signifier au gouvernement en place que ses sirènes libérales n'étaient plus que son chant du cygne.

Mobilisation générale, donc, avec le leitmotiv du carré rouge en tête de cortège, même si certains se trouvent obligés d'en faire un peu trop.

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Une manifestation à l'image de ce que j'avais pu voir auparavant, bonne enfant, mais déterminée, avec un florilège de pancartes dont l'humour n'était qu'une couverture à la colère sous-jacente.

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Comme dans chaque manifestation, on agite des petits drapeaux. Ou de moins petits drapeaux.

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On croise aussi des leaders politiques : en rouge - comme par hasard ... - Françoise David, accompagnée d'Amir Khadir, les leaders de Québec Solidaire, parti le plus à gauche, dont un certain Mélenchon s'est inspiré pour son Front de Gauche. 

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David sera quelques jours plus tard la seule élue de son parti, confirmant ainsi le virage à gauche du Québec dans les urnes lors de l'élection du 4 septembre. Un résultat qui, comme en France, constituait plus un rejet de la politique précédente qu'autre chose.

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Une fois les pancartes remisées, le séjour de Louise s'achevait par une surprise : un concert de Patrick Watson en pleine rue, à 11h du matin, sur un piano déglingué et repeint de partout. À croire que Montréal aime Patriiiiiiiick, puisqu'il a balancé l'événement à 10h sur Facebook, et qu'une heure plus tard, le croisement Marie-Anne/St Denis ressemblait à ça.

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Une heure de concert, juste lui et son piano, en cette fin de matinée ensoleillée. Du pur bonheur.

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À noter que la ville de Montréal avait planqué quelques pianos de ce type un peu partout en ville, dont un à 10 minutes de chez moi, qui m'a valu une belle soirée avec de parfaits inconnus...

 

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Jacques Cartyeah
  • Après y avoir réfléchi pendant plusieurs années, me voilà rendu en terre québecoise pour de bon !! Lecteur, voici mon devoir de mémoire pour cette année à venir. Ou peut-être plus... "On va bien voir"
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