Septembre, les grandes manoeuvres.
J'ai eu, pour mon plus grand bonheur, des visiteurs en continu de début septembre à la mi-octobre. Visites dans tous les sens, et forcément photos à la pelle.
Premiers de cordée, Gaëtan et Amélie. Gaëtan et moi partageons cette passion pour le Québec, et ça me paraissait évident qu'il vienne voir à quoi ressemble la Belle Province, et entendre de vive oreille l'accent qui est notre principal mode de communication depuis la fac.
Je travaillais encore lors de leur arrivée, et les ai donc laissé découvrir Montréal de leur côté, les derniers festivals de l'été. et les premières couleurs de l'automne.
"Oh, c'est mignon, regarde les 2 écureuils, là-bas, ils jouent"
"Euh ... On change de parc ??"
Puis, décollage rapide pour Québec. Alors que je conduis la voiture (d'une taille raisonnable, cette fois), Gaëtan s'essaie à l'exercice des photos depuis la fenêtre du passager. Technique bien connue pour ses résultats d'une efficacité redoutable.
Commençant à être familier des lieux, je les traîne aux chutes de Montmorency, avec à la clé, des photos avec des poses totalement naturelles.
Bonus : la nuit tombe plus vite qu'en juin, et nous pouvons voir les chutes alors qu'elles sont éclairées.
Nous tirons ensuite vers le nord, mais en passant par la réserve faunistique des Laurentides, route qui nous emmène vers Chicoutimi. Peu de faunes apercue sur le bord du chemin, hormis une espèce de suricate assez peu commune.
Une fois Chicoutimi passée (les intérêts de cette ville se comptant sur les doigts de la main d'une femme tronc), je continue d'exploiter les promenades qui marchent, à savoir le fjord du Saguenay, et ses gorges d'une profondeur à la limite de la décadence.
Amusons-nous : c'est le moment de notre jeu "trouve le pylône". Solution au dos de la boîte de céréales.
Chute ?? Vomi ?? Non, juste un photographe très consciencieux de la qualité de ses photos. Et très incompétent : j'ai raté la photo.
En arrivant à l'estuaire du Saguenay, nous mettons en place une expédition baleines en kayak, poussant l'audace jusqu'à embarquer les appareils photos avec nous.
Mais rien à se mettre sous la dent, malgré deux heures d'âpre lutte contre le vent. Qu'à cela ne tienne, nous décidons d'employer les grands moyens :
Nous décollons à bord d'un petit coucou, histoire de survoler le fjord du Saguenay, avec en récompense quelques photos donnant dans le pas dégueulasse.
Histoire de nous consoler de nous avoir snobé lors de notre tour en kayak, un groupe de bélugas fainéants se laisse photographier lors de sa sieste dans l'embouchure du Saguenay. Ce sont les petits points blancs sur les photos (C'est un peu plus impressionnant en vrai, là, le rendu fait tout de même plus grain de poussière sur la vitre).
Magnifiques moments, de quoi rester sur le :
Alors que mes tourtereaux profitent des charmes de la ville de Québec, je redescends sur Montréal en covoiturage foireux (3 conducteurs différents en 10 km) pour accueillir Jo, qui lui aussi a décidé de venir faire un stage de gastronomie minceur avec nos poutines.
Les derniers jours de Gaëtan et Amélie et les premiers de Jo sont mis à profit pour aller jeter un oeil à l'exposition des lumières japonaises au Jardin Botanique. La visite commence par un tour classique du jardin, dans sa partie asiatique.
Joli jardin, avec une rencontre impromptue ...
Puis passage à l'insectarium :
Je pense que cette photo a été prise devant la tarentule de 63,80 m d'envergure. J'A-DO-RE ces bestioles.
La nuit tombant, nous ressortons pour profiter pleinement de l'expo des lumières.
Même si nous paraissons dubitatifs, l'expo nous a bien plu, rassurez-vous.
Puis Gaëtan et Amélie repartent, laissant le ciel de Montréal et le pont Jacques Cartyeah tout tristes.
Juste avant de lever l'ancre pour New York, nous repassons par le piano du concert de Patrick Watson d'il y a 3 semaines. Un petit malin en profite pour claquer une petite performance (10 h de piano de suite, il faut le faire. Même si un certain Gonzales a fait bien mieux. Ou bien pire, c'est selon : http://www.ledevoir.com/culture/musique/251027/27-heures-de-piano-solo).
Nous profitons des 10 dernières minutes de musique, et des quelques minutes d'ovation qui saluent l'exploit de ce doux dingue, avant de nous diriger vers la gare d'autocar de Montréal.
Direction les bus Greyhound, et leurs 8 h de route vers la Grosse Pomme. Départ à 23h, passage par les douanes à minuit (auprès du seul douanier américain aimable, et capable de traits d'humour), puis arrivée là-bas à 7h30, en pleine forme.
On décolle, et on ouvre les mirettes en grand, pour commencer par halluciner sur les grafs de la ville. Il y a de quoi faire, du plus humoristique au plus impressionnant, avec le site de 5 pointz.
Profitant de la variété de la culture disponible à New York, nous passons d'une ambiance à une autre, nous jetant sur des billets pas cher pour aller voir une légende du jazz dans son club : Charles Mingus, dans son Blue Smoke, avec son resto à l'étage et son club en sous-sol.
Après nous être sustentés (comme dirait mon oncle) de délicieux et diététiques travers de porc, nous passons dans le club , où nous comprenons alors l'accessibilité des billets : Charles Mingus est mort depuis 34 ans. Ne reste "que" son big band, époustouflant de talent, d'assurance et de complicité (notamment entre le pianiste à moitié fou et le batteur en survêtement). Un cocktail, une heure de jazz et de solos hallucinants. La classe.
Un petit coucou à l'Empire State Building en sortant, et nous regagnons notre tanière (un YMCA à Harlem ce soir là. Nous en avons changé tous les soirs).
La visite d'une ville aussi incroyable passe forcément par une musculation des mollets et de la nuque. Nous entrons donc dans notre peau de bons gros touristes, avec appareils photos, lunettes de soleil et plan de la ville entre les mains (sans aller jusqu'au combo short-sandales-chaussettes, nous ne sommes pas bavarois non plus).
Petit tour des pittoresqueries (c'est mon blog, j'écris ce que je veux) entrevues :
Un groupe de rock nous ramenant dans le droit chemin :
Une usine désaffectée avec Manhattan en fond :
Les animateurs des concerts des Stones de la fin des années 1960 :
Un petit square coquet, qu'ils appellent Central Park :
Des soldes sur le World Trade Center : pour deux tours détruites, une de reconstruite.
Un passage par Wall Street, où le mouvement Occupy fêtait son anniversaire. Chacun à sa façon.
Une série "yé souis oune artisté, tou po pas comprendre, tou y trop mécréant pour comprendre ma mouvance"
Avant notre deuxième nuit, nous tombons sur Time Square. Le temple de l'économie d'énergie.
L'endroit où, à minuit, il n'y a pas d'ombre, tant les sources lumineuses sont nombreuses.
Bon, là, OK, on a un peu forcé le trait.
Même la police a son local à Time Square, un rien clinquant pour coller à l'atmosphère ambiante. Je m'accorde un petit "New York City cops", de circonstance.
Au milieu de cette ambiance électrique, certains prennent le temps de pousser le bois ou de se déguiser en batman pour se faire casser la gueule par des touristes.
La rétine cramoisie, une nuit de repos s'impose avant la visite des plus gros musées du monde : le Metropolitan Museum (musée "général") et le MoMA (musée d'art moderne).
On y trouve absolument de tout : des masques à l'effigie d'Alexandre le Grand,
Des masques étrusques, qui doivent bien aider à endormir les enfants,
Des peintures de Dali,
Des sculptures de chat en fer forgé, finition simili-papier maché,
Oui, c'est bien un Dyson,
Des oeuvres d'art pour la promotion de la détection du cancer de la prostate,
Des instruments pour des musiciens avec plus que 2 bras,
Des sculptures contemporaines avec des reflets français,
Des photos d'Ai Weiwei, dissident chinois, qui vont avoir une influence sur nos photos à venir ...
Et, devant le musée, mon seul souvenir ramené de là-bas.
Le cerveau au bord de l'implosion, nous sortons quelques heures plus tard, après s'être bien culturés. Il était temps de passer une nuit en couchsurfing, dans un modeste appartement, tenu par un ancien trader.
'fin, modeste...
Un penthouse, avec vue sur le sud, l'ouest et le nord de Manhattan, à 150 m de l'Empire State Building.
Ha
llu
ci
na
tion
.
.
.
C'est peu dire que nous avons bombardé son appart de photos. De jour :
Attention, si vous avez le vertige, il ne fallait pas regarder cette photo. 41 étages. De quoi glisser un oeil indiscret sur ce qui se passe sur les toits environnants.
Avec sa modeste collection d'insectes et de coléoptères :
Et un petit coucou pour la tarentule :
Petite vue vers le Nord :
Petite vue vers le sud :
Une machine infernale, produisant de drôles de sons :
Puis, nous passons sur le toit de l'immeuble, juste au-dessus de son appartement. Le temps de saluer l'Empire State Building,
Et il est temps de repartir à nos visites. Nous repassons le soir pour immortaliser le crépuscule :
Toujours dans la veine Ai Weiwei ... La classe.
Puis la nuit tombe. Avant de nous coucher (difficile de fermer les yeux, bizzarement), nous ressortons les appareils :
Et nous levons vers 5h pour saluer le lever de l'astre du jour comme il se doit :
Joe (notre hôte)repartant le jour même, nous nous remettons de nos émotions dans un breakfast à deux pas de chez lui.
Avant de partir voir la Statue de la Liberté. A la mode chinoise, toujours.
Le bateau nous y menant tanguant un petit peu, les brunchs un brin lourds à digérer passent près du renvoi ...
"C'est oune photo qué j'ai voulu la prendre pour la symbolique dé l'enférmément dou symbole dé la liberté, tu vois ..."
Une petite moquerie des touristes se faisant photographier dans une seule et même pose imposée (on se croirait à Pise), un passage par Ellis Island, et c'est plié.
Au retour, un passage par la modeste façade de Wall Street, et il est déjà temps de plier bagages.
Nous quittons donc New York, avec le souvenir d'une ville incroyable, épuisante, époustouflante, et surtout, capitale du bon goût.
Le retour vers la Belle Province s'effectue dans le même bus qu'à l'aller, toujours de nuit ... Et donc toujours le même réveil pour le plein du bus et la pause du chauffeur en plein milieu de la nuit, et le même passage par les douanes, frais et dispo.
Arrivés à Montréal au petit matin, nous enchaînons sur une petite sieste (9h - 16h30), avant de fêter la fin du séjour de Jo par des concerts mémorables (Gonzales pour le positif, Unknown Mortal Orchestra et Canada number 1 pour le négatif).
Jo repart le 25 ... et Mamie Moustache et Papi Nénette (il est possible que ça soit le contraire) débarquent le 26. Pas le temps de niaiser, comme dirait l'autre.
Comme je commence à en avoir l'habitude, je laisse mes nouveaux arrivants découvrir Montréal de leur côté alors que j'ai repris le boulot. Redécouvrir serait théoriquement plus justes, mais les souvenirs de leur dernier séjour canadien peuvent être légèrement émoussés par les 34 années qui nous en séparent.
Puis c'est parti pour le désormais traditionnel tour en région. On commence par Mont Tremblant, à 1h30 au nord de Montréal, avec son village Disney.
Et ses couleurs chatoyantes et mordorées de l'automne naissant, magnifiant la photogénie du père Ougier.
Petit aparté pour nos amis lecteurs géologues : je l'ai retrouvé, ce filon, je l'ai retrouvé ...
Et quand on parle de festival de couleurs, il ne s'agit pas de paroles en l'air. Tu peux t'amuser aussi à trouver Charlie sur cette photo.
Le temps de revenir à Montréal pour un petit concert m'ayant plutôt plu (Jack White, à lire plus bas), et nous repartons le lendemain vers le Nord-Est. On s'attarde surtout sur Québec, et ses chutes, dont la hauteur fout les jetons à ma mère.
Puis nous profitons du soleil éclatant pour voir Québec depuis la rive sud, avec ses charmants messages laissés à l'attention des badauds qui passent par là.
Halloween se pointe, et les parcs de la ville se mettent à la page. L'humour des citoyens aussi.
Une visite du parlement de Québec, quelques tours par ci, par là, et surtout du temps en famille. Ça fait du bien.
Une dernière pose naturelle devant les hortensias de mon jardin, et voici mes derniers visiteurs qui regagnent la terre de Clovis et de Jeanne d'Arc.
Je suis sur les genoux, mais ravi de tout ce que j'ai pu vivre avec mes différents visiteurs. Une autre période s'ouvre alors, faite de tâtonnements, de découvertes, de ratages, de rencontres ... Différente. A suivre.
Et bravo d'être arrivé à la fin de cet article scandaleusement trop long.