Monsieur le Prébilan, c'est l'heure du sident - Part.3 - Août 2012
Les mois s'enchainent, les visiteurs aussi, et les deux ne se ressemblent pas. Louise, copine d'orchestre, m'a ramené sa copine Marie, qui nous a ramené ses copines belges Laura et Céline.
Un peu de sorties et de balades pour les filles le jour, entre repos sur le Mont Royal, visite du cimetière du même Mont Royal (où, vu la promiscuité, il vaut mieux s'entendre avec ses voisins. Très peu de plaintes jusqu'à date, cependant), et autres passages devant l'hôtel de ville illuminé le soir ou devant le Jardin Botanique, où l'exposition sur les lumières japonaises se prépare (ce qui a l'air de plaire à Marie).
L'occasion aussi pour moi de se faire des bouffes en étant plutôt bien entouré, ma foi.
Mais le principal des événements pour moi, boulot oblige se passait le soir. Donc dans les bars. Donc avec de la bière. Que ce soit pour simuler un groupe de thérapie contre la constipation :
Ou pour ouvrir les yeux ensemble sur la beauté du monde environnant :
Et qui dit présence de jeunes filles, dit présence de mon poteau Romain, compagnon de mes virées depuis le tout début.
De toutes les virées, hein. Coquin, va.
Bref, de jolis moments, légers, agréables, frais. Avec de la musique douce, et des coupes de cheveux à la mode.
Mais les bonnes choses ont une fin, et tout ce petit monde regagne progressivement ses pénates respectives.
À la date du 22 août, ne restait plus que Louise pour prendre part à la désormais traditionnelle manifestation du 22 de chaque mois, mouvement entamé en février pour protester toujours contre la hausse des frais universitaires, et signifier au gouvernement en place que ses sirènes libérales n'étaient plus que son chant du cygne.
Mobilisation générale, donc, avec le leitmotiv du carré rouge en tête de cortège, même si certains se trouvent obligés d'en faire un peu trop.
Une manifestation à l'image de ce que j'avais pu voir auparavant, bonne enfant, mais déterminée, avec un florilège de pancartes dont l'humour n'était qu'une couverture à la colère sous-jacente.
Comme dans chaque manifestation, on agite des petits drapeaux. Ou de moins petits drapeaux.
On croise aussi des leaders politiques : en rouge - comme par hasard ... - Françoise David, accompagnée d'Amir Khadir, les leaders de Québec Solidaire, parti le plus à gauche, dont un certain Mélenchon s'est inspiré pour son Front de Gauche.
David sera quelques jours plus tard la seule élue de son parti, confirmant ainsi le virage à gauche du Québec dans les urnes lors de l'élection du 4 septembre. Un résultat qui, comme en France, constituait plus un rejet de la politique précédente qu'autre chose.
Une fois les pancartes remisées, le séjour de Louise s'achevait par une surprise : un concert de Patrick Watson en pleine rue, à 11h du matin, sur un piano déglingué et repeint de partout. À croire que Montréal aime Patriiiiiiiick, puisqu'il a balancé l'événement à 10h sur Facebook, et qu'une heure plus tard, le croisement Marie-Anne/St Denis ressemblait à ça.
Une heure de concert, juste lui et son piano, en cette fin de matinée ensoleillée. Du pur bonheur.
À noter que la ville de Montréal avait planqué quelques pianos de ce type un peu partout en ville, dont un à 10 minutes de chez moi, qui m'a valu une belle soirée avec de parfaits inconnus...